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Les mythologiques de Lacan

La prison de verre du fantasme : Oedipe roi, le diable amoureux, Hamlet

Markos ZAFIROPOULOS

Entre 1957 et 1963, il existe un Lacan mythologue qui, selon ses propres termes, cherche la même chose que Claude Lévi-Strauss. Dans ce nouveau moment de sa recherche qui le lie par une sorte de gémellité à l’ethnologue, maître de l’analyse des mythes, Lacan revient d’abord sur la théorie freudienne de l’Œdipe dont il renverse la logique.

Ce geste inaugural du troisième Lacan frappe les trois coups de la « révolution du phallus » qui accouche de la théorie du phallus comme signifiant, d’un puissant remaniement de la théorie de l’Œdipe dont le modèle passe de trois à quatre termes, d’une nouvelle conception de la fonction paternelle devenant une métaphore, mais aussi d’une théorie de la sexuation séparant le fils qui l’a (le phallus) de la fille qui l’est, et enfin d’une théorie du fantasme qui apparaît comme une défense contre la volonté de jouissance de la mère.

Dans ces Mythologiques, le lecteur voit naître sous ses yeux des concepts fondamentaux de la théorie de Lacan d’autant plus intelligibles qu’ils apparaissent sur fond de sources littéraires comme Œdipe, Le diable amoureux ou Hamlet, et bien d’autres qui ont ponctué l’avancée de son œuvre…

 


Capture« Le symptôme et l’esprit du temps: Sophie la menteuse, la mélancolie de Pascal… et autres contes freudiens »

Markos Zafiropoulos

Soutenir contre la théorie évolutionniste qu’il faut en urgence retournerà Freud et au Lacan structuraliste implique qu’il faille ouvrir la porte du cabinet du psychanalyste pour repartir de l’analyse du cas et montrer ce que l’actualité des formes du malaise subjectif doit à l’évolution de la culture et aux inhibitions, symptômes, angoisses, délires qui, de manière très classique, se déduisent de la clinique des structures freudiennes (Névrose, Psychose, Perversion) et donc en confirment la brûlante actualité.

De ce point de vue, la manie-des-toxiques est paradigmatique de ces nouvelles formes du malaise recouvrant le travail des structures freudiennes, comme le montrera l’analyse des inhibitions de Norman, du délire de Kodjo ou de la perversion de Gaël s’exprimant dans sa passion toxique pour le rhum, mais aussi son fétiche de cuir dont il fait des manteaux comme pour nous mettre sur la piste du fétichisme de la marchandise, et plus largement sur celle des ressorts inconscients de la fabrique des objets de la culture dont la dette envers la sublimation, les dispositifs de recherche de plus de jouir et, plus généralement, les logiques de la perversion est immense. Ce que montrent de manière exemplaire l’écriture du journal intime de Sophie la menteuse – l’enfant fétiche de la mère – l’analyse de la nocivité de l’oeuvre d’art et aussi… tous les autres contes freudiens qui forment le second volume de ces Essais d’anthropologie psychanalytique, partant cette fois de la clinique du cas vers celle de la culture et trouvant leurs conclusions dans Les leçons cliniques de Socrate, où Lacan aperçoit l’émergence des formes de l’amour en Occident et donc les formes originaires du transfert, Socrate dont Lacan fait du même mouvement le patron des psychanalystes.

Lacan : un génie quoi !


couverture Du père mort« Du père mort au déclin du père de famille: où va la psychanalyse? »

Le Père: une question qui divise (Markos Zafiropoulos)

La théorie évolutionniste qui ressasse à l’envi la notion de déclin du père pour rendre compte des « nouveaux symptômes» engendrés par le retour du matriarcat dans la modernité est fondée sur un mariage scientifiquement insoutenable entre le corpus de Freud relu par Lacan et quelques énoncés de Durkheim et de Bachofen.

Or, si l’on sait depuis une cinquantaine d’années que la théorie du premier est sans fondement historicodémographique,
on sait depuis plus longtemps encore que le matriarcat n’a jamais existé dans l’histoire des civilisations.
Cette thèse, croyant apercevoir la fin de l’exception paternelle, reconduit à l’occasion ce que Lacan appelait « la misogynie de Freud», relance sans cesse le diagnostic du malaise des sociétés hyper-modernes et plus généralement celui d’un déclin du symbolique pour en appeler in fine à une restauration de l’autorité ou à ce qui s’apparente à une sorte de « révolution conservatrice » allant contre la dégénérescence qui viendrait des Lumières.

Les neuf essais qui constituent cet ouvrage reprennent le tracé de recherches s’opposant de manière critique à cette option, cliniquement ruineuse et politiquement douteuse, pour constituer une sorte d’introduction à une anthropologie psychanalytique revenant de manière critique à Freud et au Lacan structuraliste.


« La question féminine en débat » La questione féminine couverture

Recueil des interventions prononcées par les participants lors de la première journée d’étude organisée par CIAP en dialogue avec Espace Analytique en janvier 2012.

Pour Freud, la mère est le destin par excellence de la femme; ce n’est pas le cas pour Lacan qui disjoint le devenir-mère du devenir-femme produisant ainsi une révolution dans le champ analytique. Markos Zafiropoulos relance le débat invitant douze auteurs à traiter de la question du féminin selon la logique de l’anthropologie psychanalytique. Les figures cliniques de la femme pauvre, de la scarification des corps de femmes devenus surface d’écriture, la psychose au féminin, mais aussi la place des femmes dans la révolution française, sont ainsi autant d’exemples d’analyses offrant des perspectives d’études tant pour la clinique du cas que pour la question de la place des femmes dans la culture.

Ce nouveau livre s’ouvre sur un dialogue entre Markos Zafiropoulos et Paul-Laurent Assoun autour de l’ouvrage « La question féminine, de Freud à Lacan », préalablement publié aux PUF en 2010 (collection Philosophie aujourd’hui) par Markos Zafiropoulos.

Avec la collaboration de Paul-Laurent Assoun, Ingrid Chapard, Isabelle Guillamet, Ghilaine Jeannot-Pagès, Lionel Le Corre, Anne-Claire Matrand, Maria Otero Rossi, Gérard Pommier, Elisa Renno Dos Mares Guia, Catherine Rioult, Elisabeth Rumi, Alain Vanier, Aurore Xiaoxi Xiao.


DUCLOS_D6873_Couv.indd« Science et Inconscience »

Textes de Jean-Claude AMEISEN, Paul-Laurent ASSOUN, Franck CHAUMON, Denis DUCLOS, Lionel NACCACHE, Bruno PEQUIGNOT, Gérard POMMIER, Markos ZAFIROPOULOS

Le développement des neurosciences, et notamment des neurosciences cognitives, permet aujourd’hui d’aborder de manière plus directe un certain nombre de concepts qui constituent depuis toujours l’objet des sciences humaines et sociales et plus particulièrement de la psychanalyse en tant que « science de l’inconscient ». Cet ouvrage s’inscrit dans une volonté de dialogue centrée sur la notion de sujet humain, soit celui de l’inconscient et de la culture.

Les textes réunis dans cet ouvrage insistent sur l’ambition scientifique inaugurale de Freud et de l’œuvre de Lacan. Au-delà d’une confrontation transdisciplinaire illustrée par les avancées scientifiques, les auteurs s’emparent de la question du sujet et de celle de la science, abordant solidairement l’analyse épistémologique et la réflexion éthique.

 

 


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