PSYCHOPATHOLOGIE FÉMININE ET IDÉAL
Quand les femmes, du profane au
sacré, des mystiques aux franc-maçonnes, interrogent les structures,
psychiques et sociales
Thèse soutenue par Ingrid Chapard à l’Université Paris 7 le 02.12.2011
- Directeur de thèse: Markos Zafiropoulos, Directeur de Recherche au CNRS et Université Paris VII-Denis Diderot
- Rapporteurs: M. le Pr Daniel Widlöcher, M. le Pr Jean-Pierre Bacot
- Examinateur: M. le Pr Ivan Gasman
- Président: M. le Pr Paul-Laurent Assoun
« Psychopathologie féminine et idéal – Quand les femmes, du profane au sacré, des mystiques aux franc-maçonnes, interrogent les structures, psychiques et sociales »
L’anthropologie psychanalytique permet de questionner la dimension du genre et de la féminité par une relecture des textes classiques de la psychiatrie comme des textes freudiens, tout en actualisant la clinique du malaise dans la civilisation par l’étude des foules de femmes. Une forclusion générique de l’imago maternel pré-œdipien montre une porosité entre hystérie et paranoïa au féminin, imposant l’idée d’une contingence psychotique liée au social. Les manifestations corporelles permettent d’appréhender cette dimension thymique spécifiquement liée à la décompensation. Celle-ci s’analyse à partir des effets morbides de l’idéal, entre moi-idéal et idéal du moi, indiquant encore la nécessité de l’étude du social.
Les troubles bipolaires s’analysent également entre endogénéïté et troubles dans l’idéal, et entre troubles dans l’idéal et solutions sociales à l’inconscient.
Fraternité et reconnaissance permettent de revisiter tant la construction de la subjectivité que les solutions sociales trouvées au cours de l’histoire par les femmes. Des institutions religieuses à la Franc-maçonnerie, nous mettons en évidence des logiques d’amour différentes pratiquées par les foules de femmes, dans un rapport actif de pratique de la fonction symbolique. Les mystiques apparaissent dans une logique de la pratique du rien, épouses du père mort, quand les franc-maçonnes apparaissent dans une logique des avoirs et de la production culturelle, pratiquant, par le mythe maçonnique, le meurtre du père. Ceci s’inscrit alors en marge de l’idée freudienne voulant des femmes peu douées pour la culture et aux capacités sublimatoires limitées.
« Feminine Psychopathology and Ideal – When Women, from the Profane to the Sacred, from Mystics to Freemasons, Question Psychic and Social Structures »
Psychoanalytical anthropology enables one to question the dimension of gender and femininity by a second reading of the classic texts of psychiatry such as Freudian texts, while updating the clinical study of the discontents of civilisation by a study of the female crowd. A generic debarment of the pre-oedipal maternal imago shows a porosity between hysteria and feminine paranoia, imposing the idea of a psychotic contingency connected to the social realm. Bodily manifestations enable the understanding of this thymic dimension, specifically connected to decompensation. Its analysis is derived from the morbid effects of the ideal, between the ego ideal and the ideal self, once more demonstrating the necessity of the study of the social realm.
Bipolar disorders are also analysed between endogenicity and disorders in the ideal, and between disorders in the ideal and social solutions to the unconscious.
Brotherhood and recognition enable one to revisit both the construction of subjectivity and the social solutions found by women throughout history. From religious institutions to freemasonry, we bring to light various logics of love practised by female crowds, in an active relationship of practice of the symbolic function. The mystic, married to the dead father, appear in a logic of the practice of nothingness, while the freemasons appear in a logic of possessions and cultural production, practising, through the masonic myth, the murder of the father. It thus strays from the Freudian idea of women as poorly suited to culture and with limited subliminatory skills.