Lionel Le Corre: « L’homosexualité de Freud. Première contribution à une anthropologie psychanalytique de l’homosexualité masculine»
Lionel LE CORRE soutiendra sa thèse en Anthropologie Psychanalytique sous la direction de Markos Zafiropoulos, le samedi 28 février 2015 à 10h00.
«L’homosexualité de Freud. Première contribution à une anthropologie psychanalytique de l’homosexualité masculine»
Jury:M. le Pr Alain ABELHAUSER, rapporteur
M. le Pr Paul-Laurent ASSOUN, président M. le Pr Patrick DE NEUTER, rapporteur
M. le Pr Christian HOFFMANN, examinateur
M. Markos ZAFIROPOULOS, directeur de thèse Université Paris Diderot – Paris VII UFR d’Etudes Psychanalytiques Ecole doctorale de recherches en psychanalyse et psychopathologie. Centre de Recherche Psychanalytique, Médecine et Société.
Lieu: Halle aux farines salle des thèses, Hall F, 5ème étage 10, rue Françoise Dolto, 75013 Paris (accès par le hall E, allée paire, ascenseur F) M°: Bibliothèque François Mitterrand (ligne 14)
Résumé: Que veut la culture aux homosexuels? Par cette question qui prend place aux côtés des deux autres questions cruciales de la psychanalyse – Qu’est-ce qu’un père? Que veut la femme? – et doit être reconnue ainsi afin d’assurer au mieux la conduite des cures psychanalytiques, Freud problématise, dès l’origine, l’homosexualité masculine à partir de son rejet social. « L’homosexualité de Freud » soutient qu’il existe une définition sophistiquée et élargie de l’homosexualité masculine chez Freud qui participe à (et de) l’autonomie du champ. Cette définition est corrélée à l’élargissement progressif de la définition du sexuel. Elle est aussi l’effet de rectifications subjectives constantes de la part du psychanalyste. Après examen du poids du fait homosexuel dans le corpus freudien et sa distribution au gré des élaborations conceptuelles de Freud selon une approche articulant synchronie et diachronie, nous faisons apercevoir son intérêt constant pour le thème. Ses prises de positions publiques, ses conceptions sur la pédagogie ou l’homosexualité du thérapeute sont explorées ainsi que les cas d’analysants homosexuels.
L’étude du lexique freudien de l’homosexualité masculine révèle que les avancées conceptuelles sur le fait homosexuel sont liées à l’implication psychique de son auteur et à son effort pour la mettre au jour. Si Freud n’apporte pas d’innovation lexicale, nous remarquons pourtant ceci: plus il approfondi sa compréhension du fait homosexuel et en étend la surface définitionnelle, plus le terme «homosexualité» condense de significations. Au total, il construit progressivement une définition élargie du fait homosexuel englobant choix d’objet et narcissisme, entrée dans la paranoïa, lien social et transfert dans la cure en veillant à en assurer la cohérence doctrinale et clinique au regard de la théorie de la libido.
La relation avec Fliess est examinée afin de montrer, qu’en des moments cruciaux, Freud est confronté aux affects pour son ami dont il isole les effets par un approfondissement du savoir sur le fait homosexuel et sur la doctrine. L’attention est alors portée sur l’année 1910, véritable moment homosexuel de Freud, où la rédaction des cas Léonard et Schreber est l’occasion de forger une conception du fait homosexuel en tant qu’opérateur placé au cœur de la métapsychologie.